Documentaires

Médiathèque municipale de Montpezat-sous-Bauzon

VENDREDI 12 NOVEMBRE, 17 h

 

Projection du film "MAKONGO" suivie d’une vidéo du réalisateur répondant aux questions pouvant être soulevées par le film

Réalisation : Elvis Sabin Ngaïbino, 2020, République centrafricaine, Argentine, Italie, Couleur, 72 minutes. PRODUCTION Daniele Incalcaterra

 

André et Albert sont deux jeunes pygmées Aka (République Centrafricaine). Ils sont parmi les rares de leur communauté à étudier.

 

« Pour son premier film, Elvis Sabin accompagne Albert et André, Pygmées Aka de Centrafrique habitant auprès de leur communauté dans un campement en pleine forêt. Seuls scolarisés du village, ils ont décidé de transmettre leurs connaissances en ouvrant des classes dans les villages des Pygmées.

Peuple des forêts, cueilleurs hors pairs, ils comptent sur la récolte des chenilles (Makongo) pour financer leur projet mais le monde est contre eux et le film déroule un conte aux héros maudits. Les abîmes de la forêt ne sont jamais assez profonds et les logiques marchandes et de domination se sont infiltrées partout.

Le film arpente un territoire où tout semble dû, même au bout du monde l’argent régit. Il faut tout négocier, toujours donner plus, accepter les arnaques pour obtenir un peu et laisser glisser menaces et mépris ordinaire. Car les Pygmées ont été mis au ban, déclassés et sont sans cesse stigmatisés par le reste de la société centrafricaine.

Face à elle, la bonté des deux hommes est infaillible et le film les accompagne sans fléchir, attentif à leurs regards éreintés mais jamais découragés, à leurs gestes et à leur persévérance. Ils avancent, sans se plier, à travers l’individualisme et la domination devenus monnaie courante. Le village paraît condamné non pas par les branches et les marécages sans fin mais par le mépris et la soif de richesse prêts à dissoudre ce qu’il reste de communauté.

Mais en mettant les enfants sur les bancs et en s’adonnant aux chants polyphoniques qui ponctuent les journées du village, le collectif vibre, repoussant la sentence à demeurer des damnés de la terre. » Clémence Arrivé.

 

Makongo, d'Elvis Sabin Ngaibino, cinéaste centrafricain, vient de recevoir, au festival Cinéma du réel 2020, le prix de la Société civile des auteurs multimédia, ainsi que le prix des bibliothèques. Le festival qui devait se tenir à Paris du 13 au 22 mars 2020 s'est déroulé en ligne du fait de la crise sanitaire du Coronavirus Covid-19. Le film avait, en septembre 2019, décroché le prix Coup de Cœur de la Cinémathèque Afrique de l’Institut français à la Mostra de Venise - Final Cut in Venice

 

Elvis Sabin Ngaïbino
Diplômé en géologie, Elvis Sabin Ngaïbino, né en 1990, a toujours rêvé de se consacrer au cinéma. En 2012, il fonde avec des amis l'Académie du Cinéma Centrafricain, une association regroupant des passionnés de cinéma. Il produit et réalise avec les moyens du bord des petits films pour la télévison centrafricaine, jusqu'au jour où son chemin croise celui des Ateliers Varan qui lui donnent une formation au cinéma documentaire et lui permettent de tourner Docta Jefferson, le portrait d'un pharmacien de quartier, sélectionné dans plusieurs festivals internationaux.

Accompagné de près par le réalisateur aguerri et formateur aux ateliers Varan Daniele Incalcaterra, qui en a ensuite assuré la post-production à l'échelle européennne, Elvis Sabin Ngaïbino a pu, de surcroît, profiter d'une résidence à Locarno et à Venise.

Son long-métrage n'a en rien usurpé les divers prix qu'il a pu récolter. Pour un premier film, Ngaïbino étonne par son degré de maturité, et son humilité - qualité capitale, semble-t-il, quand on fait du documentaire. Ici, on ne le voit jamais à l'écran, et on n'entend jamais sa voix off. Le jeune réalisateur centrafricain fait le choix de s'effacer complètement derrière ses personnages, sur lesquels il veut porter l'attention, et dont il magnifie le preux combat - sans rien y ajouter, juste en le filmant.

 

VENDREDI 19 NOVEMBRE, 17 h en PRESENCE DU REALISATEUR-ARTISTE

Projection du film « DANS LES ATELIERS » de Gilles Thomat, 2019, France, 52 mn qui nous conduira au plus près de la création d’artistes plasticiens.

 

« Gilles Thomat nous invite dans les ateliers d'artistes, il les filme au travail, concentrés, maniant le fusain, le pinceau, les ciseaux, les outils...
Nous découvrons une chose rare, l’artiste dans son atelier, dans le silence de la création.
Dans ces films, il n’y a pas de dialogue, pas de commentaire, pas d’échange avec l’artiste.
Et pourtant, par la relation profonde et intime qu’il a réussi à mettre en place avec chacun d’entre eux, Gilles Thomat a trouvé la bonne place, la place juste, comme un révélateur.
Par la sensibilité et la précision de son regard, il est allé à l’essentiel, par bouts, par fragments. Il a su capter la lumière, le noir, la couleur, il s’arrête sur une main, une épaule.
Au son, c’est la même chose, fragments, sensations, souffle... Ces films sont comme des révélations, pourtant le mystère reste entier. »

Dominique Rousselet, chargée de cinéma documentaire au « Carré d’art bibliothèque » à Nîmes.

Gilles Thomat
Dès 20 ans, Gilles Thomat découvre la cinémathèque de Chaillot à Paris, où, il n’aura de cesse de se baigner dans les salles obscures pour mieux vivre, connaître et comprendre les secrets des mouvements/durées réalisés par ces manipulateurs de la pellicule qu’il dévore. Ainsi, il multiplie les rencontres et les expériences, avec les enseignants, les artisans, les artistes : peintre sculpteurs dessinateurs designer, chorégraphes…

Après une spécialisation en montage, il exerce son métier auprès de productions de documentaires indépendantes à Barcelone. Aujourd’hui, vidéaste indépendant, il réalise des films documentaires et institutionnels. Il a travaillé à Paris, Barcelone, Montréal, Toulouse pour diverses maisons de production, dans la partie technique (opérateur TV, technicien de maintenance, étalonneur numérique, projectionniste, monteur, réalisateur). L’art occupe une place très importante dans son activité, il participe à des performances au sein de divers collectifs et utilise son savoir-faire afin de restituer la fougue de la création artistique.

 

gillesthomat.com  

 

VENDREDI 26 NOVEMBRE
EN PRESENCE DE LA REALISATRICE CHRISTIANE MORDELET

 

17 h : projection du film « LA BERGERE DES GLACES » suivie d’une discussion avec la réalisatrice

de Christiane Mordelet et Stanzin Dorjai Gya, 2016, France, 74 minutes | HD

 

Tsering est une des dernières bergères de la vallée de Gya-Miru, au Ladakh. Hiver comme été, dans ces plateaux désertiques, arides et balayés par des vents glacés, elle emmène ses 350 chèvres pashminas (celles qui fournissent la laine cachemire), parcourant jusqu’à 20 km chaque jour, à la recherche de quelques maigres herbes ou arbustes qui “acceptent” encore de pousser entre 5000 m et 6000 m d’altitude.

Seule face aux prédateurs -les loups et les léopards- et aux intempéries, point minuscule dans ces immensités de neige ou de roche, elle ne se plaint jamais, toujours à la recherche du meilleur endroit pour sa grande famille. Stanzin, son frère, et Christiane, vont la suivre une année durant, avec respect et admiration. Un témoignage rare de cette vie, à des année lumière des industries du luxe occidental à qui cette laine est destinée.

 

Distinctions :

2017 : Curieux Voyageurs - Festival de Films - Saint-Etienne (France) –

Sélection 2016 : Mountain Film and Book Festival - Banff (Canada) - Grand prix

2016 : FIFMA - Festival International du Film de Montagne d'Autrans - Autrans (France) - Prix du public


Les réalisateurs Christiane Mordelet & Stanzin Dorjai Gya


Christiane Mordelet est titulaire d’un DEA en physique des matériaux, de maîtrises en physique et en environnement, d’un CAP de mécanique automobile, d’un brevet de météorologie et d’une formation en homéopathie et en aromathérapie. Accompagnatrice en montagne, elle a emmené pendant 35 ans un millier d’élèves, du Groenland à la Mongolie, du Ladakh au grand Nord Canadien.

Une formation de vidéaste lui a permis de réaliser de nombreux films de ces rencontres, qui ont été diffusés sur les principales chaînes françaises entre 1985 et 2012.

Depuis 2007, elle vit 5 mois par an au Ladakh, où elle se consacre à l’environnement et au cinéma.

 

A 15 ans, Stanzin gardait les bêtes de ses parents à 5000m d’altitude, au Ladakh. A 35 ans il est lauréat au Festival international du Film de Montagne d’Autrans, aux côtés de Christiane Mordelet, pour leur documentaire « Jungwa, l’équilibre rompu », sur les changements climatiques au Ladakh.

 

Entre les deux, 12 ans d’une formation longue et qualifiante au SECMOL (Students Educational and Cultural Movement of Ladakh). Il obtient ensuite un master en sciences de l’art et de la communication, puis il poursuit à Delhi et à Bombay une spécialisation en audiovisuel.

Il rencontre Christiane Mordelet en 2007 et, depuis, forment tous les deux une petite équipe originale et solide, basée sur le respect et la complémentarité.

 

Inscriptions au 04 75 87 29 41 ou mediatheque.montpezat07@gmail.com

N'hésitez pas à nous joindre pour plus d'infos.

Bien cordialement,

Christine

Médiathèque de Montpezat - 4 place de la République - 07560 Montpezat-sous-Bauzon - Tel : 04 75 87 29 41

Mail :mediatheque.montpezat07@gmail.com