Une passionnante histoire … de poches.

Compte rendu d’une conférence donnée à la médiathèque de Montpezat

 

 

 

 

 

Angliciste, maître de conférence à l’université Paris Diderot, Ariane Fennetaux est spécialiste du XVIIIème siècle, en particulier de l’histoire du vêtement.

La passionnante conférence qu’elle animait avec beaucoup d’humour, à la médiathèque se réfère à l'ouvrage sur les poches qu'elle vient récemment de publier et largement écrit lors de ses séjours à Montpezat.

 

Si de nos jours, la mode est aux petites poches, voire à leur absence dans le vêtement féminin, y compris les jeans, ce n’était pas le cas autrefois.

Alors que les hommes ont des poches intégrées à leur vêtement depuis au moins le 16e siècle, les femmes ont des poches indépendantes de leur vêtement qui se nouent autour de la taille sous la jupe. Extrêmement grandes (jusqu’à 63 cm de long et 43 de large !), ces poches détachables leur permettent de transporter avec elles argent, clés, nourriture, portraits miniatures ou correspondances secrètes tout autant que tabatières, microscopes portatifs ou même dans un des cas rencontrés des canards volés à un fermier !…

Lire l’histoire à travers ce que dit, par son contenu souvent incroyable, cet objet du quotidien, réserve bien des surprises et nous apprend beaucoup de la vie des femmes, notamment de celles qui n’avaient pas la capacité ou le loisir de laisser des écrits. Car à cette époque chaque femme achète ou confectionne, répare, entretient ses poches, qu’elle soit duchesse, domestique, aubergiste, marchande ou prostituée. Cet accessoire nous révèle les consommations textiles des femmes, leurs relations au travail, à la mobilité, ou à l’intimité à une époque où la poche reste l’un des rares lieux dont elles contrôlent l’accès. Les poches contiennent parfois des objets tels que carnets, boites, canifs… finement ouvragés, preuves de l’ingéniosité technique de l’époque et témoignant du rang social et de l’élégance de la femme qui les possèdent.

Autant de traces de vie qui nous prouvent que si le document écrit est important, écouter l’objet et toutes petites choses du passé l’est tout autant…

 

La conférence s’est prolongée avec de nombreuses questions et témoignages d’un public captivé.

 

 

Les poches sont au cœur du travail d’historienne du 18è siècle. Le fruit de ses recherches sont dans le livre coécrit avec sa collègue anglaise Barbara Burman.

 

Médiathèque de Montpezat-sous-Bauzon.